Connu sous le nom de NATURHA Capoeira ce travail de capoeira débute à la suite d'un séjour au Brésil en 1995, durant lequel SAHÇY fut initié à la capoeira angola, quelque part sur une colline de São Vincente à côté de São Paulo. Des Angoleiros de la favela lui ont " passé " des rudiments de cet art séculaire, pour lequel il s'est découvert une passion qui ne l'a jamais quitté à ce jour.
De retour en Alsace, il s'emploie à la promotion et au développement de cette discipline sous ses aspects, éducatifs. Entre 1998 et 2001, le département des STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) de l'Université des sciences humaines de Strasbourg va permettre à NATURHA de développer son programme d'initiation à la capoeira, sous la forme de Séminaires de communication corporelle et créative. En participant à plusieurs projets ou animations scolaires, et à diverses manifestations culturelles dans la région Alsace, en Moselle et dans Doubs, le travail de NATURHA Capoeira s'est fait peu à peu reconnaître.
La recherche d'intervenants brésiliens compétents pour nourrir sans cesse, approfondir et orienter l'enseignement, ainsi que la poursuite de sa formation personnelle auprès de divers professeurs ou maîtres en Europe ont conduit Sahçy à retourner au Brésil en 2001, pour travailler avec des Angoleiros chez eux. A Récife, il rencontre les maîtres Angolinha et Marrom. A la veille de son départ, Marrom lui conseilla de se mettre en contact avec Guarà, de retour en France. La rencontre et la collaboration depuis 2002 avec Guarà, l'une des personnalités les plus influentes de la capoeira angola en Europe, fondateur de l'Ecole de Capoeira Angola de Paris (ECAP), ont marqué de façon décisive la qualité et la dynamique de NATURHA CAPOEIRA.
Forts de cette dynamique, le groupe et le projet NATURHA CAPOEIRA deviennent en 2004 CANAAN (Capoeira Naturha Angola), l'Ecole de capoeira angola d'Alsace, rattachée au groupe ECAP de Paris et de Rio. L'enseignement de CANAAN compte ainsi parmi les plus sérieux de la Capoeira Angola en France.
Le travail pour la diffusion de la capoeira aura porté ses fruits jusque dans l'Education Nationale. Plusieurs projets sont développés chaque année avec des collégiens et des étudiants. Depuis 3 ans, le théâtre national Pôle Sud organise des cycles d'initiation à la capoeira à la fois sous sa forme traditionnelle, et sous la forme d'un enseignement artistique développé par Sahçy ; la " Contempoeira ". CANAAN a ouvert l'année dernière un nouveau pôle de pratique à Colmar, et poursuit ses interventions à Mulhouse auprès de l'association Malandro depuis 3 ans. L'école regroupe désormais près de 50 pratiquants réguliers, et touche près 100 personnes hebdomairement à travers les projets externes. L'école est aujourd'hui accueillie dans les locaux d'un centre culturel où sont organisés les cours réguliers et les workshops (stage) trimestriels, tout en développant son enseignement extra-muros afin de toucher tous les publics adultes, jeunes et enfants ( 3-5 ans, 8-12 ans) ados, scolaires, amateurs et professionnels de la danse et des arts.
Il est tout simplement impossible aujourd'hui d'imaginer que la capoeira disparaisse du paysage alsacien. Pour autant il y a encore beaucoup à faire pour valoriser la capoeira angola, et pour répondre à une demande croissante de la part de tous les partenaires éducatifs et institutionnels souhaitant travailler avec la capoeira.
Le projet pédagogique et artistique de CANAAN
La Capoeira a fait son apparition en Europe et en France depuis près de vingt ans. Cependant, rares sont les académies à même de la proposer et de la valoriser dans toutes ses dimensions, notamment artistique et éducative, et de façon adaptée aux nombreux publics qu'elle est susceptible de toucher. Afin de séduire un public davantage avide de mode et de spectaculaire, la capoeira dite 'régionale' se présente généralement dans une version sportive et acrobatique stéréotypée, et s'implante de préférence dans les clubs sportifs et martiaux. Elle tend à n'intéresser qu'un public minoritaire, motivé par une pratique intensive, orientée vers … la compétition. Le courant qui veut faire reconnaître la capoeira comme sport de compétition, à terme discipline olympique, ne permet malheureusement pas au public néophyte de percevoir la véritable richesse de cet art, parce qu'il met en avant ce qui se conforme à la logique du système sportif, et discrimine les autres aspects comme l'exigence d'un mouvement dansé et d'une esthétique d'inspiration afro, l'utilisation de la malice, les aptitudes musicales et artistiques requises pour atteindre à la beauté de cette discipline, aspects pourtant indispensables à la compréhension de l'intérêt fondamental de la capoeira.
Le concept NATURHA
La capoeira des Arts Naturels s'oppose à la dévalorisation de cette discipline, par la réduction de son tout à l'une de ses parties. La Capoeira ne peut être réduite à un sport, ou à un art martial exclusif. C'est pourquoi dans toute cette étude l'on comprendra que la Capoeira Angola soit celle qui va être évoquée et analysée. C'est aussi celle qui inspire tout ce travail depuis dix ans. La capoeira angola procède d'une démarche bien plus subtile qu'un combat, Elle doit s'envisager comme une pratique formatrice de haut niveau, capable de développer, outre des aptitudes corporelles multiples, la maîtrise émotionnelle, la maturité psychologique et l'intelligence relationnelle. S'il est un combat que la capoeira angola enseigne avant tout, c'est celui de l'exigence envers soi-même, pour se hisser à son niveau d'excellence créative, énergétique et psycho-corporelle.
La pratique de la capoeira angola permet un accomplissement spirituel, physique et mental, une dynamisation totale de l'être qui met en œuvre l'ensemble des ressources existentielles, et qui se réalise par une performance créative concrète au sein d'un espace-temps ritualisé et socialisé (la Roda). La mise à jour des connaissances et des comportements à former s'effectue par une stimulation performative de ressources diverses et complémentaires, dont il s'agit d'équilibrer, de stimuler et de faire converger vers un objet unique la mise en relation (le Jeu). Le but du jeu étant de faire émerger les aptitudes souhaitées chez le joueur en lui proposant des situations problématiques, qu'il doit chercher à dépasser en faisant appel aux moyens naturels des sens, de l'intuition, de la réflexion, de ses choix, tout en s'adaptant à des exigences relationnelles diverses, environnement sonore, espace physique, partenaire, groupe, projet personnel.
TREINEL MATTHIEU HERRGOTT
L’association Malandro Capoeira
L’association est née en septembre 2001, sous l’impulsion d’un groupe d’amis, dont Coco, qui était élève de Sahcy (professeur de Capoeira de Strasbourg) . « A nos débuts, nous pratiquions la Capoeira sans savoir qu’il existait différent courant de cet art, la Capoeira Régional et la Capoeira Angola » . A travers différentes rencontres, et plus particulièrement celles de Mestre Guarà et de Professor Sahcy , l’association s’orienta naturellement vers le courant de la Capoeira Angola. Quelques temps plus tard, Coco du partir pour une autre ville. C’est alors que les élèves les plus anciens et avancés prirent la relève de l’enseignement afin que la transmission de se savoir perdure et que la progression de la Capoeira Angola se poursuive sur Mulhouse. L’association se rattache à Meste Guarà, qui enseigne à Paris.